Présentation d’Alain Yakoubian en quelques mots :

Alain Yakoubian, entraîneur à succès, est à la tête des équipes féminines au Signal FC Bernex-Confignon depuis de nombreuses années.

En effet, Alain a obtenu plusieurs titres avec les équipes féminines du coteau bernésien, tant en championnat Juniors A/B, championnat 3^e ligue féminine qu’en Coupe Genevoise avec les deux catégories, sans parler des tournois en salle, où il a fait briller plusieurs fois les couleurs jaunes et noirs. Et cette dernière saison est encore la preuve qu’il sait gérer son groupe et en obtenir les meilleurs résultats possibles.

C’est un véritable entraîneur qui donne de sa personne pour amener son équipe vers la victoire, lui qui déteste la défaite mais qui la concède si l’adversaire le mérite. Il garde la tête froide, à quelques exceptions près, et a une excellente analyse du jeu adverse. Il peut donc changer sa formation en cours de match pour contrer le système de jeu de l’adversaire du jour.

Il mérite un très GRAND bravo pour cette promotion en fin de saison 2020-2021 qui, avec la longue interruption due à la pandémie, a réussi à rassembler ses joueuses pour aller chercher cette promotion enlevée la saison dernière, déjà pour les mêmes raisons. Nous lui souhaitons d’ores et déjà une excellente saison 2021-2022 ainsi qu’à son équipe, dans les objectifs qu’il s’est fixé.

• Bonjour Alain, bravo pour cette belle promotion obtenue en fin de saison. Quel sentiment as-tu quelques semaines après ce titre ?

Je suis soulagé. Cela fait 2 ans que nous essayons de remonter en 2^ème ligue. La saison passée, nous étions 1^ères avant l’arrêt du championnat et cette année, c’était la même situation.

Heureusement, nous avons pu terminer le 1^er tour et fêter la promotion. Je tiens à féliciter mes joueuses. Elles ont été formidable durant cette longue période d’incertitude. Il y a eu des moments de doute où on s’est retrouvé à 5 joueuses à l’entrainement au froid et sous la pluie en ne sachant pas si nous allions recommencer le championnat. Elles ont tenue bon et elles ont mérité cette promotion.

• Avant d’être entraîneur, tu as été joueur, mais à quel poste et auprès de quelles équipes et clubs ?

J’ai commencé à jouer comme ailier gauche et j’ai fini ma carrière arrière gauche. J’ai joué à Meyrin, CAG (une équipe qui n’existe plus), on s’entrainait à Varembé sur un terrain en terre; Donzelle et j’ai fini ma carrière à l’US Poste.

• Tes débuts d’entraîneur, t’en souviens-tu et qu’as-tu remporté avec des équipes garçons ?

Cela s’est fait naturellement. Je ne pouvais plus courir et voulais rester dans le football alors je suis allé m’assoir sur le banc comme entraineur. J’ai commencé à Veyrier avec les juniors A, c’était une super période. Ensuite je suis parti à Meyrin avec les juniors B Inter. J’ai gagné le championnat romand et la coupe romande. L’équipe a reçu le mérite sportif de la commune. La suite de ma carrière s’est faite la majeure partie en Inter. Puis tu es venu me chercher pour entrainer une équipe féminine à Bernex.

• Ça fait maintenant plusieurs saisons que tu t’occupes d’équipes féminines, après avoir dirigé plusieurs équipes de garçons dans divers clubs tels que Meyrin, et même ici à Bernex. Quelle différence majeure as-tu constaté dans la gestion d’équipe filles et garçons ?

Les joueuses sont très motivées et les jeunes ont envies d’apprendre et pour un entraineur, c’est agréable, elles t’écoutent. Il ne faut pas oublier ce n’est pas encore naturel pour une fille

de faire du football. Elles doivent encore supporter des remarques alors celles qui viennent au football sont très motivées.

• Tu as obtenu plusieurs titres avec les équipes féminines de Bernex, peux-tu tous nous les citer et est-ce qu’il y en a un qui te rend plus fier que les autres ?

Avec les juniors A féminine, nous avons gagné, je crois, 2 x le championnat, 3 x la coupe et 1x la super coupe. Nous avons reçu le mérite sportif de la commune. Avec la 1^ère équipe, j’ai vécu la montée en 2^ème ligue. Sans hésitation, la 1^ère coupe Genevoise. C’était le premier trophée que le FC Signal Bernex-Confignon Féminin gagnait.

• Quel est la progression du football féminin que tu constates entre le moment où tu as débuté et maintenant ?

Il a énormément progressé. Quand j’ai commencé, il y avait 3 ou 4 équipes dans le championnat qui étaient au-dessus du lot. Maintenant, il n’y a plus de « petite » équipe. Les joueuses ont aussi progressé techniquement et physiquement. Le football va plus vite et il y a plus d’engagement et de contact.

Tu avais exprimé l’envie de prendre du recul par rapport au poste d’entraîneur il y a quelques saisons de cela, mais te voici toujours à la tête d’une équipe. Qu’est-ce que tu peux nous en dire ?

Le football est un sport très prenant. Tous mes week-end sont occupés par le football depuis 50 ans. Ma famille doit s’adapter (repas de famille, anniversaire). J’ai besoins de beaucoup d’énergie pour diriger les entrainements et les matchs. Il n’y a pas une semaine sans un problème à régler. Il faut avoir la passion du football pour vivre avec ces paramètres. Avec le temps et les conflits, ma passion s’est éteinte. Sans cette passion, je venais en marche arrière au stade. C’est pour cette raison que j’ai arrêté.

Il y a 3 ans le président et le directeur technique m’ont appelé pour me demander de reprendre l’équipe car elle n’allait pas bien. J’ai accepté car je ne pouvais pas imaginer voire disparaître Bernex féminin, l’un des plus vieux clubs féminins genevois.

Avec l’âge et le Covid, cela devient de plus en plus usant. Pour l’instant, je tiens parce que mes joueuses m’apportent beaucoup de plaisir.

• Quels conseils pourrais-tu donner à un jeune entraîneur qui débute dans le métier ?

De ne pas commencer (rire). Il faut qu’il ait beaucoup de passion, qu’il écoute tous les conseils qu’il recevra et de garder seulement ceux qui correspondent à ses convictions. Il doit aussi admettre qu’il va faire des erreurs. Accepter que des joueurs ou des joueuses, également des parents mettrons toujours la faute sur l’entraîneur. Se remettre en question régulièrement. Mais surtout il ne doit pas oublier le plus important, le football est un jeu et que les joueurs ou joueuses doivent avoir du plaisir sur le terrain.

• Est-ce que, comme certains le disent, que le football féminin est l’avenir du football ?

Je ne pense pas. Tout le monde parle de plus en plus du sport féminin et c’est une bonne chose. Le football féminin va encore progresser car il devient de plus en plus professionnel. Mais si on veut vraiment qu’il devienne populaire, il faut intéresser les personnes. La majorité des gens n’ont jamais entendu parlé du football féminin. Il faudra changer la vision des médias. Pour l’instant, on parle du football quand il y a l’euro ou la coupe du monde. Il devrait être médiatisé toute l’année. Si on regarde la Tribune de Genève, en particulier sa page football, on peut lire : Servette féminin est champion de Suisse, elle joue la ligue des Champions. Mais il y a très peu d’article sur l’équipe. Il devrait y avoir chaque semaine un article sur le match de la semaine comme la Tribune le fait pour les garçons.

• S’il y avait une joueuse que tu voudrais avoir dans ton équipe pour cette saison, qui serait-ce ?

Toutes les joueuses qui ont envie de progresser et qui veulent aider le Signal FC Bernex-Confignon à rester un club compétitif.

• As-tu un dernier mot pour nos membres et joueurs/ses du club ?

Je remercie toutes les personnes qui soutiennent les équipes féminines du club. Les joueuses ont besoin de savoir qu’elles comptent dans le club. Quand nous allons jouer à l’extérieur, il y a un réel engouement des supporters pour leur équipe. Un vœu, voir autour du terrain à Bernex le même engouement des supporters pour leurs équipes féminines. Venez découvrir le football féminin mais surtout sans le comparer au football des garçons.